Réalisation : Christian Rouaud
Durée : 2h. Ah oui quand même.
Genre : Documentaire écolo-hippie en poils de brebis.
Non mais il n'y a pas à tortiller du cul : l'affiche déchire, elle pète, faut le dire, elle envoie du pâté.
Après le sujet paraît évident, il s'agit là d'un documentaire sur cette grande aventure humaine et politique qui a eu lieu dans les années 70 dans la région du Larzac.
Alors déjà, où se trouve le Larzac ? Et bien essentiellement dans la partie sud-est de l'Aveyron, de grands plateaux rocheux avec de nombreux pâturages le compose, en gros c'est en dessous de Millau (moi aussi je situe mieux du coup après avoir vu la pellicule).
Et c'est quoi cette histoire du Larzac au fait ? Ben personnellement avant de m'instruire en regarde ce documentaire, je n'avais eu vent que de vastes sittings qui avaient pour but de promouvoir l'agriculture menacé par de vastes projets de destruction de paysage, en gros.
Dans les grandes lignes, c'est presque ça mais pas tout à fait vraiment en fait. Non, c'est en partie une sauvegarde du territoire mais c'est aussi et surtout sauver les exploitations agricoles vivotant sur le plateau.
Dans les grandes lignes, c'est presque ça mais pas tout à fait vraiment en fait. Non, c'est en partie une sauvegarde du territoire mais c'est aussi et surtout sauver les exploitations agricoles vivotant sur le plateau.
Pour faire un résumé et de ce que j'ai retenu (si je ne me trompe pas, ça serait con, je l'ai vu il n'y a pas si longtemps quand même mais ma mémoire n'a jamais été de très bonne qualité). En 1971, le ministre de la défense, Michel Debré (oui j'avoue, ça craint, j'avais oublié les principaux protagonistes et j'ai moteurderecherchisé tout ça), décide d'agrandir un camp militaire existant en Aveyron pour occuper une grande partie de l'espace du Larzac. Lieu où réside plusieurs exploitants agricoles essentiellement ainsi que quelques petites communes en frontière.
Les dits-exploitants se regroupent pour faire face à cette décision et espère empêcher cette décision de voir le jour.
Au fur et à mesure du combat que la petite troupe ne souhaite apparemment pas laisser tomber, d'autres mouvements s'y greffent, les voisins, quelques syndicats rejoignent la lutte, puis de tout. Des trotskistes, des pacifistes viennent mettre la main à la pâte et s'installent dans le coin pour occuper l'espace à la place de l'armée.
Et cette lutte devenue de plus en plus symbolique et politique va durer 10 ans ! J'ai été abasourdi en réalisant ça. De fin 1971 jusqu'à l'élection de François Mitterand en 1981 qui mettra un terme au projet, la défense du Larzac a perduré. Hallucinant.
Alors le film en lui même est tout un descriptif, un décorticage étape par étape de cet espèce de faits divers de notre histoire. Oui parce qu'à part les enfants de soixante-huitards et les gens comme moi qui ont entendu "le Larzac, j'y étais !" ou "Gardarem lou Larzac" quelques fois dans leur enfance, je ne sais pas ce qu'il est advenu de cette manifestation.
Le point de vue, et le point de départ, du documentaire s'intéresse surtout aux témoignages des agriculteurs et éleveurs qui ont étés à la base de cette opposition et qui seront un peu tout le long les principaux intervenants expliquant ainsi leur point de vue de personnes qui ont fini par être dépassé par les évènements avec la venue de centaines de personnes venues d'un peu partout mais qui néanmoins, n'ont jamais pu laisser tomber leur causse. Cause. Ah, ah.
Au fur et à mesure, d'autres personnes interviennent, ce qui nous donne l'occasion de voir en guest-star José Bové ! Parler du Larzac sans lui, ça devient difficile maintenant et quelques autres personnes plus ou moins liées aux principaux exploitants.
le documentaire alterne donc ces portraits filmés de nos jours avec des images d'archives, des séquences vidéos d'époques montrant la folie du moment. Et encore aujourd'hui, ça peut vraiment surprendre notamment un passage où au petit matin dans le brouillard, on voit des tas et des tas de sacs de couchage bleus et rouges sur tout le plateau.
D'autres passages montrent et expliquent beaucoup sur les petits échanges et incartades entre les militaires en poste qui doivent prendre position sur leur nouveau terrain (avec plus ou moins d'autorisation d'ailleurs) et les pacifistes qui occupent toutes les vieilles bâtisses environnantes, sans parler des autres plus virulents qui apparemment auraient bien aimés rentrer dans le lard de temps en temps comme l'armée a essayé d'être brusque parfois.
En tout cas, ça a aussi été une longue période de tension.
Cependant, même si le film est très intéressant, le traitement est quand à lui quand même classique et sur 2h sans pause, ça se fait un peu sentir. Heureusement l'alternance entre les interviews d'aujourd'hui et les séquences d'époques épiques tient plutôt bien la route mais la forme reste quand même assez pesante parfois, un peu dommage peut-être d'avoir gardé cette optique très chronologique qui, si elle est parfaite pour retracer les évènements pas à pas, ne permet pas toujours un dynamisme absolu.
Mais bref, rien que pour le sujet, ça vaut quand même le coup, c'est un documentaire qui me paraît bien complet et qui relate une aventure humaine assez surprenante avec le vécu et les émotions d'hommes et de femmes qui ont étés présents, qui ont participés et qui se sont défendus avec leur moyen. C'est aussi la surprenante histoire d'un ralliement peu commun, d'un mouvement de solidarité rare qui, je pense, n'a été aussi possible qu'à cette période de l'histoire assez particulière suite aux révoltes de 68 et de l'ambiance mondiale générale.
Mais tout de même, c'est à la limite de l'imaginable. De nos jours, une telle situation est presque impensable. Si une telle décision était prise, peu de résistances existeraient, l'Etat ne souffriraient d'aucun freins ou presque.
Et pourtant, on a tous plus ou moins vécu de près ou de loin ce mini-larzac lorsqu'une route traverse notre beau panorama ou quand une zone industrielle s'agrandit de manière délirante ou encore quand on se dit qu'un magnifique parking sur trois étages seraient bien plus utile qu'une bibliothèque. Tout est une question de point de vue.
Et pourtant, on a tous plus ou moins vécu de près ou de loin ce mini-larzac lorsqu'une route traverse notre beau panorama ou quand une zone industrielle s'agrandit de manière délirante ou encore quand on se dit qu'un magnifique parking sur trois étages seraient bien plus utile qu'une bibliothèque. Tout est une question de point de vue.
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