mercredi 22 août 2012

Margin Call

Réalisation : J.C. Chandor
Durée : 1h47 et c'est suuuper long en fait 1h47.
Genre : Film catastroph...ique dans le milieu de la finance.

Alors il commence à se faire tard mais tant pis, je veux terminer ma série "fête du cinéma 2012" où on avait droit cette année à de petits bracelets tout pourris. Oui, parfaitement. Des bracelets en tissus à la con et plutôt moches (mais doux). D'habitude, on a une carte qui peut être gardé en souvenir dans un porte-carte un portefeuille ou encore, et c'est le plus gigatop, le petit carnet où l'on peut noter les séances à voir et à venir et tous les films qu'on a vus. Ce petit carnet que l'on conserve précieusement pendant des mois voire des années (même s'il est tout effacé) pour finalement le jeter à la poubelle au prochain déménagement.
Mais, je persiste à penser que le bracelet, c'est naze.

Alors, je préviens, je vais dire que j'ai trouvé le film merdique même s'il ne l'est pas totalement mais je vais m'expliquer, sans trop m'attarder non plus puisqu'il m'a bien ennuyé.
Mais d'abord, celui que vous attendez tous, le synopsis :
Un groupe financier s'aperçoit qu'un de leur outil-produit déconne grave et qu'ils ont dépassés la marge de sécurité. Tout se pète la gueule, une seule solution (la moins pire) s'offre à eux : revendre tout et très rapidement pour subir le moins de perte possible quitte à provoquer une sorte de krash boursier.

Alors au départ, je me suis dit que ça devrait être intéressant, suivre pas à pas la déchéance de ce groupe de traders dépassé par leur création et ce marché instable, l'histoire de la grenouille qui voulait devenir plus grosse que le boeuf, etc. Tout ça décortiqué et expliqué de manière critique et caustique.

Bon d'abord, grosse mise en garde, il faut avoir des notions d'économies. Et de bonnes. Je croyais en avoir, du moins le principe schématisé du fonctionnement du système boursier, plus ou moins.
Et bien ce n'est pas suffisant et même si certains pourraient dire le contraire, je continuerais à penser que pour le commun des mortels, c'est loin d'être évident et du coup, le film devient parfois difficile à vraiment comprendre. Enfin on en saisit les grandes lignes mais pas tous les tenants et aboutissants parce que durant la première demi-heure où le problème va être découvert et l'alerte être déclenché, ce n'est presque que du jargon économique entrecoupé de courts échanges entres les jeunes traders surpris et apeurés et le début des métaphores parfois bizarres, parfois chouettes qui constitueront ensuite le seul intérêt et désintérêt du film.
Parce que dès que le problème est connu, c'est la fin, on assiste à la déchéance petit à petit de ce petite monde, de cette société qui brasse des milliers et des millions de chiffres à l'heure. Il va y avoir un temps de latence où la peur tenaille l'ensemble des protagonistes face au choix dangereux qu'ils souhaitent mettre en place. Ce choix, c'est leur arrêt de mort, c'est la fin de leur travail mais c'est la fin en espérant récupérer quelques billes avant que tout s'écroule. Limiter la casse, voilà le but. Sachant qu'ils sont condamnés de toute façon.
Alors dans l'idée, c'est bien. Dans les images, c'est exactement ça aussi sauf que ça ne passe pas aussi bien, ils attendent, décident de leurs préparatifs, ils attendent, font leurs dernières actions (oh, oh), ils attendent, chouinent un peu, fin.
Alors c'est assez difficile de juger de la qualité de ce passage qui constitue une bonne partie du film. En fait, c'est réussi du point de vue du rythme, tout s'enchaine à merveille, c'est comme l'immense pente d'un grand huit sans les rails au bout, c'est plutôt fluide à ce niveau cependant ça en reste du coup chiant un peu tout le temps. Le film reste très plan-plan et cartésien, très économique pourrait-on dire finalement (même si on peut trouver de la fantaisie dans les chiffres, regardez le 8).
Les quelques séquences informatives faisant avancer le film sont rythmées par ces fameux passages métaphoriques où à chaque fois en duo, deux protagonistes du film se retrouvent et échangent leur point de vue, parfois presque de manière claire mais majoritairement par métaphores dont certaines sont digne d'un "quand le bateau coule, les rats quittent le navire".
Parfois, ça passe un peu mieux quand on sent une certaine tension entre les personnages ou un prise de position plus générale et plus cynique mais là encore ces passages n'ont pas eu le mérite de m'avoir marqué plus que ça.
Et puis il y a la fin. Une fin qui m'a paru très bien vu mais qui peut aussi s'avérer être très ridicule pour d'autres. J'ai eu l'impression que c'était le seul moment lucide et expressif de la catastrophe vécue.

Bref, Margin Call m'a clairement déplu, hermétique, souffrant d'une réalisation plan-plan avec des tirades souvent digne d'un mauvais roman mais il a comme avantage de bien coller à son sujet et parfois d'y ressembler.
Malgré tout, le film bénéficie d'un casting assez impressionnant et j'ai bien aimé Kevin Spacey même si c'est souvent lui qui balançait des conneries.

Pour précision, j'ai vu Cosmopolis quelques jours avant qui traite presque du même sujet mais de manière plus lointaine, moins interne. Et j'ai largement préféré son côté film d'anticipation et les propos qui, s'ils paraissent plus farfelues, sont certainement plus universels.

J'ai jeté un oeil vite fait sur la toile pour voir d'autres articles en parcourant très vite en  diagonale et vous en trouverez des avis positifs qui sont tout à fait valables également.

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