mardi 1 juin 2010

La Parenthèse.

La Parenthèse. Elodie DURAND. éd. Delcourt. oh, oui, au moins ce tarif là.


C'est la saison des récits autobiographiques ! Et voilà la parenthèse, parenthèse d'une vie, une vie qui part en thèse. etc.

L'auteur raconte sa mort prochaine qui a faillit intervenir. Atteinte d'une tumeur au cerveau, on la voit partir en déliquescence. Petit à petit, les souvenirs, les mots, les actes, tout disparaît. Elle ne sait plus rien faire.
Tout commence par des vertiges, puis des évanouissements, à tout moment, la nuit, le jour, au travail, dans la rue, puis les choses dites hier disparaîssent le lendemain, la mémoire immédiate perd du terrain.
Elle consulte, et de cachets en cachets, les choses s'apaisent. Un temps. Elles reprennent de plus belles, les doses prescrites augmentent, les symptômes aussi, augmentent. Le Suivi médical devient régulier, incessant, sous ordonnance 24h/24h, la vie normale ne l'est plus. La thèse en cours n'est que suite du même mot.
Au final, l'hospitalisation est inévitable.

Récit assez fabuleux construit sous la forme d'un échange, d'une lettre adressée aux proches et aux parents et surtout à la mère, cette mère omniprésente lors des difficultés et problèmes de santé de sa fille, qui l'accompagne.
Un aspect est terriblement bien rendue : la difficulté de reconnaître son état. Les absences, les pertes de mémoire, ce ne sont que détails au début pour la malade, c'est un refus total de se considérer comme tel. Elle évoque l'incapacité psychique et physique qui vient peu à peu et tout cela en se rendant compte qu'elle ne peut rien y faire. Elle est rongée de l'intérieur et est totalement impuissante face à son état, devant subir chaque jour sa dépendance à la médecine et aux personnes.

Et le plus surprenant dans tout ça, c'est que l'auteur de ce livre est aussi la victime de la maladie et qu'il y a quelques temps de cela elle n'était plus capable de compter et là, elle fait un très joli récit, rendant grâce à la vie à laquelle elle n'avait pas pu profiter pendant cette période, cette parenthèse.

Bref, beaucoup aimé. Rien n'est jamais perdu.

3 commentaires:

Chouchou a dit…

tu fais dans le super gay en ce moment !

Bedlam a dit…

Un nouveau genre : la BD hospitalière. Ce qui est bien, c'est qu'on peut le prendre au sens propre comme figuré.

alexandra a dit…

J'ai beaucoup aimé aussi moi, c'est vraiment un beau récit.