mercredi 22 août 2012

La rivière souterraine de Labouiche

Ce monde est merveilleux. Ou presque.
On peut y trouver les pires atrocités, les horreurs les plus abjectes et au milieu de tout ça, de belles choses.
Et souvent ces belles choses ne datent pas d'hier. Elles étaient là bien avant et seront là encore bien après, surprenantes et sauvages, les curiosités de la nature ne cesseront de me surprendre.


Ce fut donc le cas très récemment lorsque j'ai pris le temps d'aller visiter la rivière souterraine de Labouiche.

(oui, désolé, c'est la reproduction d'une carte postale mais il est interdit de prendre des photos pendant le trajet et j'aime bien les cartes postales tout comme je remercie le(s) site(s) où je vais piocher toute l'iconographie de ce message du coup).

Et comme un con, je n'ai même pas pensé à prendre en photo l'extérieur ou l'entrée au moins pour se faire une idée du lieu et du départ.
Mais bon. Fermez les yeux et imaginez.
Quoique.
Lisez juste et démerdez vous.
Petite description de mon périple sous terre, les informations pratiques arriveront ensuite, mais aussi maintenant puis sans doute un peu au milieu.

Situons l'endroit.
La rivière souterraine de Labouiche se trouve en Ariège, la manière la plus simple est de suivre les panneaux indicateurs, la deuxième manière la plus simple est sans doute d'utiliser cette instrument que j'abhorre et qui répond au terrible nom de GPS.
La troisième manière la plus simple mais ça se complique c'est aussi de demander son chemin à des autochtones.
La quatrième manière encore plus simple que les précédentes mais moins évidente, c'est de se faufiler au milieu d'un bus de tourisme peuplé de vieux allemands en short au départ de Foix.
Et si vous n'aimez pas la simplicité, vous pouvez suivre mes vagues indications : en gros c'est à côté de Foix, direction l'ouest.

Il existe deux entrées pour accéder à la rivière, l'entrée naturelle découverte au début du XXe siècle et l'entrée artificielle aménagée des années plus tard pour permettre la visite de l'ensemble des lieux.
Le circuit qui nous fait parcourir 1500m sous terre va nous promener d'une entrée à l'autre. Et selon par où l'on accède, on va descendre ou monter la rivière.
Il a fallu d'énormes aménagements pour que la visite soit accessible à tous, un système de barrage et de retenue d'eau a été mis en place pour permettre la navigation, la rivière prenait à l'origine pratiquement tout l'espace de ces cavités souterraines.
C'est à bord d'une barque de métal que l'on peut parcourir ce chenal pour le moins original, la fraîcheur y est constante, à 12°C en plein été, c'est un véritable havre de paix. L'entrée naturelle est tout d'abord très impressionnante car très très basse vue de l'extérieur, à l'intérieur, le plafond n'est certes pas très haut mais c'est pratiquable bien que tout au long du chemin, il faudra faire très attention à certains obstacles, des éperons rocheux et des voûtes assez basses nécessitent parfois de se coucher pour éviter de cogner, il faut donc être un peu attentif et ne pas déconner sans arrêt comme un touriste parisien.
Le chemin est souvent tortueux, les passages très dessinées par la rivière laissent parfois place à des petits espaces où l'on peut voir stalactites et stalagmites, des draperies et autres concrétions étonnantes.
La profondeur excède rarement 1 à 2m la plupart du temps sauf à un endroit où elle approche des 5m si je me souviens bien. Lieu où se situe également l'unique cascade souterraine.
L'entrée ou en l'occurrence, la sortie artificielle est tout aussi impressionnante d'un autre point de vue, il s'agit d'un très long escalier en colimaçon qui va nous emmener 60 m plus bas jusqu'à la rivière elle-même. Je fus étonné de tout ce travail effectué pour rendre l'endroit accessible à tous.

Et enfin pour les informations pratiques, sachez que l'entrée coûte 9,50€ et un petit peu moins cher pour les mioches. La visite est commentée par des guides rigolos parfois, prévoyez une petite laine si vous êtes frileux mais je vous assure qu'il fait super bon mais comme la visite dure un peu plus d'une heure (1h15 environ), on ne sait jamais. Mh, quoi d'autre ? Il y a un café et un endroit où se restaurer à la surface mais les cartes postales ne sont pas terribles malheureusement.
Ah, ma théorie concernant l'interdiction d'appareils photographiques est que ça pourrait grandement gâcher la visite si une dizaine de blaireaux mitraillaient à coup de flash à tous les virages. C'est ma théorie, elle vaut ce qu'elle vaut et je sais que ça m'emmerderait déjà que certains passages nécessitent un complet silence pour apprécier toute la beauté et l'essence du lieu.
Le site est quand même très reconnu, il s'agit de la plus grande rivière souterraine navigable d'Europe (d'après les panneaux) et ça circule énormément là dessous, il y a 18 barques en service et vous croiserez des copains-touristes sans arrêt sans compter les embouteillages.

Pour terminer, sachez que la rivière souterraine de Labouiche est surnomée "la Venise ariégeoise", surnom que je trouve tout bonnement ridicule tant le rapport entre les deux est ténu.
Je l'aurais volontiers mieux surnommé "l'Amazone souterrain ariégeois", c'est peut-être plus prétentieux mais c'est plus juste.

Quoiqu'il en soit, c'est un endroit magnifique qui vaut le déplacement à mon humble avis, impressionnant, tranquille, c'est tellement beau d'entropie naturelle que j'en serais resté bouche bée.

A notez que non loin de cette endroit se trouve le Gouffre et la grotte du Mas d'Azil que je recommande et dont je parlerais sans doute plus tard.

Un lien avec les informations pratiques.

Aucun commentaire: