Le Chant de la Machine. David BLOT & Mathias COUSIN. éditions Manolosanctis. 22€
Paru il y a un petit moment aux éditions Delcourt sous la forme de deux albums, Manolosanctis nous fait le plaisir d'effectuer une réédition en intégrale avec des chapitres supplémentaires. Je dis plaisir car ce fut pour moi l'occasion de découvrir cette étonnant documentaire sur la musique électronique.
Enfin de la House plus précisément.
Car l'histoire se concentre surtout sur la House, de sa naissance à ces évolutions et ramifications actuelles dont l'appellation "Techno" n'est finalement qu'un sous-genre ou une branche proche. Du coup ça fait un peu con le sticker made in le magazine Teknikart qui dit, je cite : "Le livre le plus passionnant écrit sur l'histoire de la techno". Roh, je suis mesquin et gratouille-merde, veuillez m'excuser, c'est ma nature.
10 chapitres, chacun introduit par une playlist marquant le thème abordé, 10 chapitres qui nous font traverser l'histoire de cette musique mécanique, électronique, électrique, psychédélique et plein d'autres hic, des sources aux sixties jusqu'à notre 21e siècle chéri.
En y repensant c'est tout simplement une histoire de la musique, un documentaire sur la musique et un essai sur la musique.
Bien que le classique n'intervienne pas et que le rock soit cité pour décorer le contexte, le blues, le jazz, la soul font parties intégrantes des origines. Nous sommes aux States et les DJs font véritablement leur apparition, des discothèques deviennent à la mode et le DJ invente, s'adapte, rallonge le temps grâce à ses mix, il fait quelques tests, il fait écouter et si ça plait, c'est parfait. Suffit que ça fonctionne et hop ! la machine musicale est lancée.
Un peu surpris au départ par l'angle d'attaque pris pour expliquer ce phénomène, c'est surtout des lieux marquants, des discothèques qui sont mises à l'honneur comme point de départ, terrain d'expérimentation, je découvre ainsi que c'est parfois lors d'une soirée que certains morceaux sont mixés, puis soumis à la populace attentive et finalement se retrouvent ainsi dans les bacs.
Quand je dis que la House est mise au premier plan, c'est un peu faux, ce serait évincer tout un chapitre sur la Disco, maman de la plupart des musiques électroniques, mais bon, qui a commencé ? C'est toujours un peu difficile à savoir.
Quoiqu'il en soit, c'est bien heureux que de la place soit accordé à ce genre devenu parfois synonyme de kitsch (enfin faut avouer que...).
Et ainsi de chapitres en chapitres, ce sont de nouveaux endroits, différents lieux que l'on découvre, New-york, Detroit, Manchester, etc. J'en passe, ça fleurit partout et les auteurs ont choisis de nous en offrir une sélection parmi les plus représentatifs et fondamentaux.
Également, étrangement surprenant de l'importance accordé aux drogues et pourtant, l'influence des psychotropes semble être non négligeable, c'est à croire que le monde de la musique est indissociable des paradis artificiels. Mais voir quelques pages représentants la vie et les effets de l'ecstasy, c'est, euh, une expérience intéressante.
Enfin on l'aura rapidement compris, le sujet est vaste et les auteurs ont choisis une approche personnelle qui aborde la musique Disco-House-Techno-Etc. par le biais de son environnement. Finalement très peu d'informations techniques, du matériels existants et utilisés, de la manière de procéder des musiciens (ouaip, j'appelle un DJ, musicien, trop ouf. Y'en a des biens) ou ce type d'informations.
Le chant de la machine est finalement un livre historique décrivant l'environnement où a évolué cette musique et comment et par où elle est passée, quels chemins elle a pu emprunté pour nous offrir aujourd'hui des espèces obscures comme la Dark-Electro, la PsyTrance ou le Terrrorcore.
Bref, cette ouvrage est une curiosité, un documentaire intriguant où je me suis parfois amusé à écouter certains titres cités pour accompagner ma lecture et parfois croiser des titres où j'ai pu m'exclamer "oh mais je l'ai déjà entendu celui-là !".
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