mardi 15 mars 2011

Le Rite


Réalisation : Mikael Håfström
Durée : 1h54. Ce qui est un peu trop long à mon goût.
Genre : Film sur l'exorcisme qui essaie de détrôner l'exorciste encore une fois.


D'habitude, je ne cause que des oeuvres en tous genres qui m'ont intéressés, que j'ai beaucoup aimés ou que j'ai tout simplement adorés.
Mais là, fi du bon conseil, c'est un article de mise en garde contre un mauvais film qui aurait pu être obscurantiste s'il n'avait pas été si mauvais.

Tout cela va vite être réglé en racontant un peu ou peut-être toute l'histoire :
Michael Kovak est un joli garçon, mais il est un peu con. fils d'un pompiste funèbriste (responsable d'une entreprise de Pompes Funèbres pour être plus grammaticalement exact) et d'une mère refroidie, il ne peut fuir son destin en évitant le parcours familial : C'est soit rentrer dans les Ordres, soit reprendre l'affaire du paternel. Et comme les relations sont un peu tendus avec ce dernier, Michael choisi la première option. Ce qui est fort dommage pour lui qui a la Foi vacillante et qui aurait préféré faire des études de médecins (non légistes) ou d'avocats comme tout le monde.
Mais bon, Michael a décidé et il ne semble pas vraiment avoir le choix, du moins laisse-t-il paraître.
C'est au bout de 3 années en tant que séminariste qu'il réalise qu'il n'a vraiment pas la carrure d'un prêtre et qu'il n'a toujours pas une Foi absolu dans le Divin Roger (oui dieu s'appelle Roger et mon stylo s'appelle revient), c'est pour vous dire qu'il n'est pas qu'un peu con le Michael, il est très con.
Son professeur principal (ou un truc apparenté) va quand même refuser sa lettre de démission en lui proposant, avant qu'il soit véritablement sur de son choix (ce qui semblait être pourtant), de faire un stage un peu particulier : suivre des cours sur l'exorcisme à Rome pendant deux mois.

Alors, je suis un peu comme Michael, j'en ai rien à braire de la religion mais un voyage à Rome tout frais payés pour suivre des cours funs sur l'Exorcisme, ben c'est tentant.
Poussé par la curiosité (et par le désir de s'éloigner de son paternel peut-être, ça c'est moi qui fait mes propres conclusions hâtives), il se rend donc dans la Patrie de Michelangelo (entre autres).
Mais son scepticisme suinte par ses pores et comme il est américain, il est un peu du genre à ouvrir trop sa gueule, il ne tarde pas à se faire remarquer par l'un de ses professeurs qui trouvent qu'une telle attitude ne participe pas à une bonne atmosphère dans son cours. Ce dernier lui conseille donc d'aller voir un ami de sa connaissance réputé pour être un exorciste hors-pair, le père Lucas (Anthony Hopkins qui en vieillissant doit se dire que croire en dieu ne coûte pas grand chose).

Le père Lucas est un homme particulier, vivant dans une masure délabré avec des chats errants, il est direct et franc du collier, c'est pour cela qu'à peine arrivé, il emmène le pauvre Michael assister à son premier exorcisme.

Et c'est là que le film commence et que le côté sympa s'en va.
S'ensuit une série de rendez-vous où peu à peu Michael assiste à l'évolution de ce premier exorcisme et aux petits détails qu'un esprit cartésien ne saurait expliquer, au fur et à mesure, Michael va sombrer dans une sorte de folie et voir ses explications scientifiques tomber peu à peu, son scepticisme s'échappe et le diable arrive.

Alors, à l'écrit tout ceci est bien joli mais à l'écran, ce n'est pas tentant. Le film se base vraiment sur cet aspect de l'homme cartésien face à des phénomènes paranormaux, en dehors de la compréhension mais les détails deviennent rapidement grossiers, les signes totalement éculés et on a droit à un peu tout les écueils : des grenouilles qui surgissent de nulle part, des victimes qui parlent en langues étrangères et avec une voix démoniaque, ces petites choses. Je passe sur les transformations physiques qui rendent le film à la limite du pitoyable.

Mais outre le fait que ce film se présente comme un peu nouveau en abordant le thème de l'exorcisme face à un sceptique de première, il n'en reste pas moins que le discours sous-jacent est à la limite du prosélytisme religieux et que j'ai trouvé ça un peu moyen.
En gros le discours s'articule sur tout d'abord "ça ne coûte rien de croire, allez-y c'est gratuit" et ensuite "Que vous soyez croyant ou pas, le diable sera toujours là". Pour résumer, si vous avez la Foi, vous serez mieux armé contre le démon.
La présentation de la chose est un brin simpliste mais bon, c'est bien dans l'ambiance du film. Je passerais sur le moment de la "révélation" ou Michael découvre qu'il n'est pas l'archange mais un curé de campagne à l'américaine (un peu comme le homard).

Bref, pour tout dire le Rite m'irrite, il aurait pu au moins se montrer comme un film d'épouvante sans trop de prétention mais non, il réside ce petit discours pénible et ce côté un peu trop pressant qui rend le visionnage assez désagréable. Et c'est un peu long et chiant.
Je n'arrive toujours pas à comprendre comment, dans cette thématique, L'exorciste puisse rester indétrônable alors qu'il est fait de carton pâte et d'effets kitsch à mort.

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