HPL 2007

Collectif. HPL 2007. Malpertuis, 2007. 310 p. 16€

Je me suis enfin décidé à acquérir un ouvrage de la toute jeune maison d'édition Malpertuis. Il se trouve que je fréquente un forum où l'un des éditeurs est actif et nous fait donc part des nouveautés.
Aujourd'hui forte de 3 titres, les éditions Malpertuis proposent des ouvrages dans une veine fantastique avec une préférence pour le fantastique et la littérature de la fin du XIXe, début XXe siècle ou encore le fantastique contemporain français quasiment absent de nos rayons.
Malpertuis lance trois collections et possède actuellement un ouvrage dans chacune : Parfums Mortels (anthologie), le Roi en Jaune (réedition) et HPL 2007 (anthologie).

HPL 2007 est une anthologie dirigé par Christophe Thill, un des deux responsables de la maison d'édition avec Thomas Bauduret, et comme son nom l'indique celle-ci s'intéresse au célèbre écrivain fantastique Howard Philip Lovecraft.
Cette anthologie regroupe donc plusieurs textes d'auteurs divers rendant hommage au créateur des Grands Anciens.
Quelques mots sur H.P. Lovecraft si vous me le permettez : Auteur peu reconnu à son époque (début XXe siècle), il est devenu aujourd'hui une référence en matière de fantastique et une référence pour de nombreux auteurs, notamment de science-fiction. Si ces récits ne sont pas de la veine science-fictionnelle, on le considère cependant comme l'un des pères de la SF faisant suite à Jules Verne et H.G. Wells. Nul doute cependant qu'il influença avec Tolkien la venue aussi de la Fantasy.
Car Lovecraft a crée tout un panthéon de dieux gigantesques et extraordinaires, toute une mythologie prenant ces sources avant même la création du monde. Son style d'écriture abuse avec talent d'adjectifs hyperboliques et il n'a pas son pareil pour décrire l'indescriptible, toujours laissant une image précisément floue d'une situation ou créature horrible. L'immersion à la lecture de ses oeuvres fut si grande que beaucoup ont au début réaliser quelques recherches, cherchant à savoir si les références et ce qu'il racontait s'avérait être véridique. Ses récits d'épouvante nous plongent lentement mais efficace vers un destin terrifiant mais à la fois fascinant, nous sommes, comme le protagoniste souvent, entraîné jusqu'au dénouement final avec un mélange de peur et de curiosité.
Bref, ce recueil réunit donc divers auteurs, passionnés qui nous offrent plusieurs récits lovecraftiens.

Composé de 22 nouvelles, on retrouve des inspirations assez vaste. Certains préfèrent imiter le style de Lovecraft soi en recréant une de ses ambiances si particulières, soi en reprenant un personnage ou une créature que Lovecraft a inventé ou encore en réutilisant une forme de texte cher à Lovecraft (Le journal personnel).
D'autres apportent leur pierre à l'édifice en intégrant Lovecraft lui-même dans leurs nouvelles Si certains préfèrent une époque assez antérieure, proche de Lovecraft, quelques uns en profitent pour placer leurs histoires dans un présent ou même parfois un futur proche.
Si la qualité entre les nouvelles varient un tout petit peu, le tout forme un ensemble quand même très homogène et les disparités ne sont pas énormes, nous retrouvons vraiment les allusions lovecraftiennes dans chaque nouvelles présentes.
Pour citer quelques unes des mes préférés :
- Maudite Providence de Li-Cam qui inclu la rencontre de Lovecraft avec une créature de son cru qui représente en fait une partie de soi...
- Horreur au Ward Institute de Eric Pouthé : Sous la forme d'une enquête à la Edgar Allan Poe qui croiserait une aventure lovecraftienne, on découvre d'étranges morts dans un asile psychatrique.
- Les pas du Golem de Franck Ferric : Dans un futur proche se cache une créature immonde dans nos égoûts.
- La Cité Indicible de François Fierobe : Une merveilleuse description d'une immense ville maléfique perdue au milieu du désert.

Bref, HPL 2007 est une anthologie que les passionnés de Lovecraft se doivent de posséder, on retrouve vraiment l'esprit grâce aux textes de tous ces amateurs de l'écrivain de Providence. On peut aussi constater par ce biais que le fantastique à la française n'est pas complètement décédé.