jeudi 4 octobre 2007

Le goût de l'immortalité

DUFOUR, Catherine. Le goût de l'immortalité. Paris : LGF, 2007. 318 p. 6€


Bon, premièrement, je tiens à dire que la couverture ci-dessus est celles de la version Grand Format édité chez Mnémos, ce n'est que tout récemment que le roman est paru chez le Livre de Poche. Et tant mieux parce que la couverture du LDP est absolument immonde :).

Histoire (vaguement) : 2213, un futur assez proche, le monde n'est plus qu'une surface polluée, irradiée, terre de désolation, une immense épidémie a décimé une bonne partie de la population et celle-ci a trouvé refuge dans les étages d'immenses tours pour les plus chanceux et riches tandis que les plus pauvres et démunis ont investis le sous-sol terrien vivant comme des rats dans un univers de drogues, de meurtres, de viols.
Une jeune adolescente raconte sa longue existence dans ce monde, son évolution, sa rencontre avec une sorcière vaudou, un entomologiste trop proche de la mort et une chanteuse du sous-sol entre autres.

A la première personne, sous la forme épistolaire d'une longue lettre, la narratrice nous conte son enfance bizarre, ses relations avec sa mère et Cmatic l'entomologiste. En nous faisant le récit de sa vie, on découvre le monde où elle habite, la distance qui existe entre le monde des Tours et les "suburbs", l'en-dessous, et se forme une sorte de guerre civile à l'échelle planétaire, à cela s'ajoute des relations politiques tendues avec une montée de partis extrémistes chacun souhaitant la mort des quelques humains restants.
Le roman, très ancré dans de la SF pure avec ces technologies imaginatives, est intéressant au delà car on retrouve une métaphore de ce qui pourrait être notre futur du point de vue des relations sociales. Ce n'est plus un clivage entre ethnies qui existent dans ce futur mais une scission complète entre les personnes de différentes couches sociales. Le sous-sol représente les bas-fonds sordides où l'on survit plus que l'on vit et plus on monte dans les étages, plus la situation devient plus aisé mais cependant, malgré les technologies assurant un confort parfait, c'est aussi une sorte de survie qui réside là haut. Une sorte d'isolement.
Catherine Dufour, auparavant reconnue surtout pour sa série de romans humoristiques (assez bien sans être sensationnelle), nous offre là un roman très riche à tous les points de vue, pessimiste, dur, il aborde les dangers de la haine qu'elles soient envers les autres ou envers soi-même.
Le goût de l'immortalité a gagné le grand prix de l'Imaginaire 2007, c'est en France la plus prestigieuse récompense et la plus reconnue, le Goncourt de la SF en gros.

3 commentaires:

Chouchou a dit…

Je suis sceptique, comme la fosse !

Bedlam a dit…

Aucun rapport encore ?

Filandrune a dit…

C'est vaste!