samedi 22 septembre 2007

Un verre de lait, s'il vous plaît


WASSMO, HerbjØrg. Un verre de lait, s'il vous plaît. Larbey (40) : Gaïa, 2007. 430 p. 24€

Par où commencer...
Par Gaïa tiens. Gaïa est une petite maison d'édition qui appartient à Actes Sud et se spécialise dans l'édition de littérature nordique récente (pour la majorité du catalogue), les livres sont facilement reconnaissables à leurs pages roses.
HerbjØrg Wassmo est, quant à elle, une auteur très célèbre dans sa contrée et qui acquiert une importante réputation par le monde, je n'en sais pas bien plus car si ce livre est tombé entre mes mains, c'est sur le bon conseil de ma libraire.

L'histoire : Je vous préviens dès le départ, elle n'a rien de joyeuse. Dorte, jeune lituanienne de 16 ans d'une extraordinaire beauté, vit avec sa soeur et sa mère dans la pauvreté. Menacé d'expulsion, l'ingénue Dorte suit les conseils d'un homme qui lui propose de gagner facilement de l'argent en Norvège...C'est le début d'une descente aux enfers dans le milieu de la prostitution qui commence pour elle.

Ce roman m'a secoué, m'a mis le moral à zéro et m'a fait jurer contre l'espèce humaine, j'ai au départ hésité à continuer plus avant, le début étant particulièrement ignoble. Tout l'histoire se déroulant dans un cadre actuel, tout n'apparaît que plus réaliste et véridique. Dorte, seule, abandonné à son sort dans un pays inconnu où elle ne sait que faire, jouet-esclave de souteneurs divers, trouve comme unique porte de sortie une fuite vers le rêve, son esprit se détache de son corps et elle rejoint son père défunt, navigue dans un calme naturel pour finalement reprendre conscience quand tous les sévices qu'on lui infligent sont terminés.
Passant d'un pays pauvre où les hommes ne sont plus que des monstres assoiffés de chair, n'ayant aucun respect pour les êtres et ne s'exprimant que par la violence. Pour eux, peu importe, ils utilisent la pauvre Dorte jusqu'à ce qu'elle soit usée puis ils finiront par la jeter pour la remplacer par une marchandise plus neuve.
Un autre homme du milieu apparaît plus protecteur, ne la dénigre pas et prend soin d'elle, c'est un être humain et aussi son gagne-pain. On constate par ce simple constat des visions différentes de la prostitution. L'une où les filles de joie sont des salopes, du bétail, des outils et une autre où la vente de ses charmes est devenue un commerce comme un autre et où les prostituées possèdent une sorte de statut de salarié et ont droit à un minimum de considération. Mais les deux restent des formes d'esclavage moderne et dans tous les cas, aucune de ces filles ne sont jamais libres, toujours soumises aux bons vouloirs de leurs bourreaux et patrons autoritaires.
Et dans cette atmosphère, l'horreur est encore plus flagrante avec la personne de Dorte qui est une jeune fille ingénue, peu instruite, très croyante et d'une grande gentillesse. Les jugements qu'elle porte sur les différentes personnes qui la trimballent sont toujours simples, sans préjugés et sans aucun préjugés. Aucun sentiment de haine ou de colère n'existe envers eux. Parfois le tempérament de sa soeur, plus émancipée et plus au fait des dangers de la vie que Dorte, ressort et Dorte se construit ainsi, lentement, au fil des évènements.
Jusqu'au dernier moment, la détresse de Dorte se ressent et s'exprime, elle empire et la mène proche de la mort.
HerbjØrg Wassmo, avec ce récit, relate une partie des malversations existantes dans notre monde concerne la traite des blanches, en filigrane de l'épouvantable voyage de Dorte apparaîsse les difficultés de fuir ce milieu et les conditions ignobles que vivent ces femmes.

Cette oeuvre est d'une part pleine de beauté et surtout un récit d'horreur, je ne souhaite pas lire un autre roman de cet acabit tout de suite, j'ai envie d'oublier, oublier que ce n'est finalement pas qu'un roman mais aussi un documentaire sensible.

9 commentaires:

Chouchou a dit…

On a tous des préjugés qu'on le veuille ou non...

Filandrune a dit…

Fiou
Ca a l'air remuant oui.

Bedlam a dit…

Un peu oui. Si le sujet vous intéresse, c'est intéressant à lire sous une forme à la fois réaliste et romancé.

Des préjugés ? Dans ce que j'ai dit ?
(oui j'ai vu la référence hein sinon :))

Chouchou a dit…

Ben c'était que la référence...faut pas chercher trop loin avec moi...

Filandrune a dit…

J'ai pas compris la référence moi...

Chouchou a dit…

Fatals Picards !

Filandrune a dit…

Quelle explication!
J'ai toujours pas compris.

Chouchou a dit…

c'est une chanson des fatals picards et comme il a dit préjugés dans son article ben voilà...mais j'avoue c'était nul

Filandrune a dit…

Ok