Château de sable. Frederik Peeters & Pierre Oscar Levy. éd. Atrabile, 17 €.
Un groupe de personnes venant de différents horizons va se retrouver coincés sur une petite plage peu fréquentée. Il leur est impossible de fuir cet endroit et pour pimenter le tout ils s'aperçoivent bien vite qu'à cet endroit, le temps passe plus vite, vraiment plus vite...
Une mise en bouche très réussie, avec l'arrivée successive des protagonistes, d'une jeune baigneuse, d'un fugitif immigré, d'une petite famille populaire et de la suivante plus guindé. Tout ce petit monde se retrouve bloqué sur ce petit paradis en bord de mer, une sorte de huis-clos à l'air libre. Impossible de fuir et obligé de subir les effets du temps à vitesse grand v. Voilà que les quarantenaires deviennent vieillards et que les enfants se retrouvent plongés en quelques heures dans la trentaine bien tassé.
L'idée est intéressante, le dessin de Peeters est impeccable et les effets de style au niveau du scénario sont plutôt efficace. Seulement, l'histoire se déroule sur un album et semble traité un peu à la va-vite avec certaines situations vraiment exagérées, simplement provocantes, juste pour donner un effet coup de poing aux bases de l'histoire, une thématique SF souvent abordé et parfois de bien meilleur façon. Là les situations se succèdent très vite, scénario oblige, et si dans l'ensemble les discussions, altercations entre ces naufragés aux portraits souvent bien opposés, sont plaisantes, j'ai l'impression que les auteurs veulent en faire un peu trop en soulignant le côté dérangeant d'une telle situation.
Et pour sodomiser les drosophiles, ils n'ont apparemment pas bien assimilé leur idée de base en faisant évoluer parfois certains personnages autant au niveau physique que psychologique alors qu'à d'autre moment ils font la chose à moitié en ne montrant qu'une évolution physique sans inclure de croissance psychologique.
Bref, une bonne BD tout de même avec une thématique SF assez classique et quelques passages très intéressants. Dommage qu'ils aient voulu en faire trop.
4 commentaires:
Bonjour,
je n'interviens jamais sur les critiques de mes livres, et si je fais une entorse pour cette fois, c'est un toute bonne foi. Vous êtes la première personne qui avance que ce thème et ce principe ont déjà été fréquemment utilisé en SF. J'en suis moi-même convaincu, mais je m'étonne de ne pas arriver à trouver d'exemple. Vous semblez vous y connaître plus que moi. Pouvez-vous me donner plusieurs exemples similaires? Je suis vraiment curieux.
Salutations,
Frederik Peeters
Bon ben j'aurai essayé hein...
F.
Bonjour,
Un peu surpris et ravi d'avoir une visite de l'auteur !
Et la réponse arrive :), enfin du moins, un semblant, parce qu'en y réfléchissant, je n'ai pas d'exemples précis et exactement similaires.
A vrai dire, l'idée elle-même du temps à deux vitesses peut se retrouver dans la plupart des histoires de voyage dans l'espace, "Fondation" d'Asimov, "La Guerre Eternelle" d'Haldeman, etc.
Mais c'est plus une question de technique que de lieu particulier.
En en parlant un peu, on m'a évoqué aussi les récits de Fantasy où les humains pénètrent le royaume des fées où le temps est différent, "Les chroniques de Narnia".
Une oeuvre qui m'était apparu en premier mettait en scène un personnage dans un vaisseau qui, au contact d'une balise, va revivre toute une vie d'une civilisation disparu pour finalement se retrouver à son point de départ quelques minutes plus tard. (c'est un épisode de Star Trek : Next Generation : "Lumière intérieure").
Et dernièrement, j'ai pu lire une nouvelle intitulé "La forêt de Glace" de Juan Miguel Aguilera qui évoque l'existence d'une race extraterrestre vivant dans la glace à un rythme beaucoup plus lent que le notre.
Mais mis à part cela, je n'ai pas d'exemples véritables proches de celui proposé dans "Château de sable". C'est uniquement l'évocation du temps qui se déroule différemment pour un ou des personnages par rapport à un monde référent.
Je ne prétends pas en savoir beaucoup plus au final, simplement que ce concept, que j'apprécie de toutes les manières abordées, ne m'a pas paru totalement inconnu même si utilisé sous d'autres formes.
Merci de votre visite en tout cas et bonne continuation ! (continuez comme ça d'ailleurs, personnellement ça me plait beaucoup :)).
Ah bon, j'avais mal compris alors. Je pensais que vous aviez déjà lu l'idée de base quelque part. Merci quand même.
A bientôt.
F.
Enregistrer un commentaire