jeudi 9 mai 2013

Le mur invisible

Réalisation : Julian Roman Pölsler
Durée : 1h48
Genre : Robinsonnade fantastique


J'ai vu ce film dans la plus petite salle de cinéma que j'ai pu voir.
En fait, ça avait tout d'une sorte de petite salle de classe avec son projecteur.
Les quelques détails renseignant le mieux sur le lieu était les véritables fauteuils de cinéma, les classiques, ceux que l'on retrouve partout, ceux qui témoigne du lieu de projection, partout, ils deviennent une sorte de point de repère.
Et puis il y avait l'écran, écran qui, bien que de faible envergure par rapport à ceux que l'on peut côtoyer de nos jours, restait un véritable écran de cinéma.

C'est donc dans ce charmant petit endroit que j'ai assisté au visionnage de Le mur invisible.
Pour la petite histoire, le point de démarrage, le début du récit, nous retrouvons une femme dans la force de l'âge parti prendre quelques jours de repos en compagnie d'un couple d'ami dans un pavillon de chasse au fin fond d'une vallée alpine du plus belle effet, entre la route qui longe le lac, la forêt de conifères aussi mystérieuse qu'envoûtante et la pittoresque maison toute de bois fabriqué, y'a rien à dire, c'est beau.
Une fois rendu, notre plus si jeune femme va se retrouver quelques temps seul, ses camarades étant partis faire un tour au village assez lointain... la voilà en compagnie de Lynx, chien attachant à passer la soirée et la nuit dans l'attente de retrouver ses compagnons.
Qui ne revienne pas. Intriguée, la femme découvre qu'un mur invisible bloque la route.

Adapté du roman éponyme écrit par Marlen Haushofer, ce film qui débute comme une oeuvre fantastique va rapidement se transformer en récit à la Jack London ou un Robinson Crusoé moderne.
Le film va suivre le récit qu'est en train d'écrire l'héroïne pour laisser un témoignage au cas où le mur disparaîtrait. C'est ainsi que l'on découvre tout ce qu'elle a traversé et continue de vivre.
Récit de survie dans un milieu inconnu, on découvre peu à peu son adaptation au milieu environnant, ses découvertes, son apprentissage de la chasse, de l'élevage et de la culture des plantes mais aussi toutes les émotions qu'elle a éprouvé et cette quasi-éternelle sensation de solitude qui la saisie aux tripes, toujours planante, ce n'est qu'au fur et à mesure, qu'elle l'acceptera notamment avec sa relation particulière avec Lynx, fidèle compagnon, qui ne semble pas affecté par cette nouvelle situation. Il deviendra un être indispensable, cohabitant avec la femme et quelques autres animaux, eux aussi enfermés par ce mur invisible.
Terriblement mélancolique, le film alterne entre l'évocation des sentiments de la femme, ses réflexions constantes sur son vécu et son état et la description de son quotidien, des tâches qu'elle effectue et de ses efforts pour toujours s'adapter et prendre soin de sa ménagerie.
Cet accablement ambiant se trouve confronté à la beauté du lieu et la tranquillité de la vie qu'elle mène. Totalement autonome, le film se dote d'une photographie magnifique et c'est un réel plaisir que d'admirer ces paysages alpins, de cette sombre vallée encaissée aux pâturages en altitude, le décor est tout simplement beau.
On en vient à bien comprendre cette difficulté de vivre en ermite tout en profitant d'une vie simple et bienfaitrice.

Bref, le mur invisible m'a bien plu, pour la beauté du lieu, l'idée de base empruntant au fantastique et les questionnements constants provoqués par cette vie solitaire.
Après, c'est Austro-allemand, ça respire difficilement la joie.

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