mercredi 14 juillet 2010

Femmes du Caire.

Réalisation : Yousry Nasrallah
Durée : 2h14 ? (punaise, j'aurais pas cru).
Genre : documentaire factice sur la défense des femmes.


A chaque fois à la fête du cinéma, je vais vraiment voir n'importe quoi. Un film étranger dénonçant les sévices envers les femmes... alors que j'aurais pu aller voir l'agence tous risques avec ses héros huileux et musclés et son humour de bas étage. (Mais bon il n'y avait pas le vrai Mister T.).

hum.
Donc, un petit aperçu du scénario :
Hebba vit l'amour parfait avec son mari Karim, bientôt promu à la tête d'un grand quotidien d'information égyptien.
Hebba, quant à elle, est présentatrice pour émission de TV un peu frivole, où la politique est allègrement dénoncée.
Bref, tout va bien dans ce jeune couple, ils ont tout ce qu'ils désirent, une belle situation, un bel appartement, tout est parfait.
Jusqu'au jour où Hebba va découvrir l'envers du décor, l'autre visage de son pays où elle a toujours vécu. Et ce profil là est très moche. Au fil de ces investigations, elle va découvrir une société totalement inégalitaire où la femme est soumise, n'a aucun droit. Prise de conscience, Hebba va décider d'en faire le principal sujet de son émission dorénavant... mais bien entendu cela ne va pas plaire à son mari qui voit sa carrière compromise à cause de ces lubies de bonnes femmes. Non mais, elle pourrait penser à lui un peu.

Film assez formidable autant au niveau de son sujet que de sa construction, présenté comme une fiction, on retrouve de nombreux accents du documentaire. Sorte de mise en abîme via son émission, Hebba va nous offrir trois témoignages frappants de ses femmes opprimées. Tout ça sous la forme d'un film dans le film.
A chaque situation, son propre film, et on découvre une société profondément machiste où la femme n'a qu'un semblant de droit et cela qu'elle soit pauvre ou riche, elles semblent tout être logées à la même enseigne.
De la jeune femme indépendante souhaitant garder sa virginité et son amour pour le bon, celui qui saura la comprendre et partager à ces autres jeunes filles sans maris qui sont un peu mal vu dans leur quartier, qui doivent gérer une boutique et qui se font abusées (dans tous les sens du terme) par des proches.
Elles n'ont aucun secours, si elles parlent trop fort, on les musellent, si elles agissent, on les enferment.

Ces présentations sont d'autant plus surprenant pour un public européen car ces femmes ont une culture propre où les concessions les plus exagérées semblent faire partie intégrante de leur quotidien et où la religion est d'une très grande importance. La plupart des témoignages sont des personnes très croyantes ne voulant pas passer à l'acte avant le mariage, souhaitant amour et fidélité.

Le film tient à merveille par ses allers-retours entre ces déclarations de femmes et l'évolution au sein du couple Hebba & Karim qui se dégrade au fur et à mesure, Hebba s'apercevant de la réalité des choses et devenant elle-même une des victimes de son émission.

Bref, une superbe  fiction dénonçant une réalité de la société égyptienne, mené avec excellence et l'actrice Mona Zaki interprétant Hebba est merveilleuse. :-)

Le titre original traduit semblerait être Scheherazade Tell Me a Story,  c'est chouette je trouve.

2 commentaires:

Chouchou a dit…

tous ces chichis de bonne femme ça me gonfle...qu'elles préparent la bouffe et se taisent bordel !

Bedlam a dit…

C'est marrant parce qu'à un moment, dans un des témoignages, la femme et l'homme ont une sorte de rendez-vous "amoureux" qui ressemble plus à une rencontre professionnel. Le mec dicte ses conditions dans le cas où elle accepterait d'être sa femme. Impressionnant.
Et donc, ce que tu cites, c'est déjà deux conditions, ensuite elle n'a pas le droit d'avoir de voiture, ils doivent avoir un compte commun (enfin elle doit reverser son salaire sur son compte en gros). AH ! par contre, elle DOIT s'occuper de l'ameublement de la maison ! C'est elle la cheffe... bon, à ses frais hein.