mardi 15 juin 2010

Black Summer & No Hero.

Deux pour le prix d'un, ce soir c'est en promotion d'autant plus que je ne vais pas tarder à rejoindre les bras musclées de Morphée.
Deux BDs, certes mais deux comics crées par le même duo d'auteurs j'ai nommé Warren Ellis (scénariste) et Juan José Ryp (dessinateur).


Black Summer. Warren Ellis & Juan José Ryp. éd. Milady Graphic. peut-être bien la quinzaine d'euros.


Résumé : Je vais avoir un peu de mal. J'ai un peu oublié le propos. Mais dans les grandes lignes c'était un truc qui faisait "On est une troupe de super-héros mais l'un d'entre nous, le plus puissant, a décidé de faire sa propre loi et de tout gouverner à la place de ces incapables de puissants diplomates" et bien sur personne n'est trop d'accord même les camarades du Monsieur en question qui vont sans doute chercher à l'arrêter. Enfin, à vrai dire, j'ai lu entre temps un comics qui avait une histoire assez similaire alors il se peut que je confonde.

Bref, vous l'aurez sans doute compris. Mis à part le propos un peu critique des gouvernements peu compétents, il reste qu'il s'agit d'une histoire de super-héros plutôt bien mené mais assez pauvre. Les costumes sont véritablement et horriblement kitschouille à mort et l'action fait les 3/4 du scénario. Ce qui n'est pas non plus une énorme déception vu que cela permet au dessin de Juan José Ryp de prendre toute son ampleur. Et là, personnellement, je suis sous le charme. Ca se sent que le bonhomme a digéré le talent de Geof Darrow pour nous servir un coulis un brin différent mais avec pas mal de saveur. Il remplit les pages et les moindres petits impacts se transforment en explosion formidables, le sang se répand tel les fontaines dans un jardin à la française, le plus infime élément prend des proportions imposantes. et l'ensemble est bigarré à souhait. Un graphisme qui n'est certes pas du goût de tout le monde d'autant plus que la violence est omniprésente dans le récit.

Ce qui m'amène au second opus cité dans le titre :

No Hero. Warren Ellis & Juan José Ryp. éd. Milady Graphics. 14,90 €


Résumé : je viens de le lire, ça va être plus facile. Un chimiste de renom est devenu un des puissants de ce monde grâce à sa drogue permettant à quelques élus de devenir des super-héros. Voilà près de cinquante ans qu'il a crée sa ligue de justicier et qu'il fait régner la paix sur le monde. Vaguement. Mais bientôt un problème apparaît : ses super-soldats se font décimer un par un. Il est obligé de recruter de la chair fraîche. Mais a-t-il fait le bon choix ?

Cet album reste dans la lignée du premier. Sans être une suite, on évolue dans un même univers, un futur d'anticipation avec une forte connotation chaotique, les propos du premier comics cité sont ici encore repris et mis en avant. Et peut-être bien de meilleure manière.
On peut difficilement dire que Warren Ellis est un manche. Il sait écrire des scénarios et il sait y mettre de quoi les rendre un minimum intéressant, osant toujours ajouter la petite touche revendicatrice ou provocatrice dans une veine assez proche de Garth Ennis parfois.
Bref,  c'est parfois violent, un peu rentre dedans tout en étant très "américain" la majeure partie du temps, c'est à dire dénoncer mais avec panache et sensationnalisme. Bref, là, tout le monde prend. Autant les super-héros qui ne s'avèrent pas être des oies blanches que les différents états du monde se montrant incapables à gérer n'importe quel crise si ce n'est par la force et en faisant couler le sang, en trouvant un bouc émissaire et en confirmant l'adage tout pourri qui est "il faut guérir le mal par le mal".

Là encore le scénario est bien desservi par le trait de Ryp. L'ambiance est encore plus trash, violente que pour le précédent, forçant le caractère antithétique qui veut confronter la beauté factice de ce monde surprotégé par cette entreprise de surhommes et l'envers du décor où des gens doivent souffrir et mourir pour parvenir à cette pseudo quiétude.

Je crois que je suis un futur fervent consommateur des oeuvres de Juan José Ryp qui a tout de même travaillé avec du beau monde : Warren Ellis, Alan Moore et Frank Miller. On peut difficilement faire mieux niveau comics.


Bref, deux aventures de super-héros, deux récits d'action-trash, parfois un peu vide, au ton très américain mais avec des axiomes qui tiennent la route et qui en font des oeuvres provocatrices et réfléchies.

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